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Algérie

 

Là où l’on peut encore aller !

La vie des agences de voyages sahariennes n’est pas simple en ce moment. L’actualité ne fait rien pour rassurer les prétendants au voyage et on ne compte plus les départs annulés faute d’autorisations. Les agences sont tributaires des aléas politiques et doivent s’adapter à une actualité en perpétuel mouvement. Tagoulmoust Aventure a pour cela concocté le raid Timimoun, un voyage de 17 jours au cœur du Grand Erg occidental. Bien loin des zones de turbulences.

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TIMIMOUN-MELLET017Une fois de plus, les Toyota sont à l’honneur sur le port de Marseille. Avec cinq 80, quatre 100, un 95 et un 120, les Land Cruiser représentent juste 100 % des onze véhicules qui constituent notre petit groupe de dix-neuf personnes dont quatre d’encadrement et deux journalistes. Pas de soucis à avoir, ce périple a tout pour être convivial.

Les présentations sont vite faites sur le bateau en route pour Tunis. L’occasion de charger les points GPS et récupérer les road-books constitués, en plus des traditionnelles cases de direction et d’information, des photos satellites de notre parcours. Bonne nouvelle, tous les participants pourront garder leur road-book au retour, l’agence ayant pour philosophie de vendre bien plus qu’un simple parcours.

Une nuit en cabine et nous sommes déjà à quai sur le port de La Goulette. Le passage par la Tunisie permet de bénéficier d’un bateau beaucoup plus agréable que les Ferries algériens et d’un passage de frontière moins problématique. La sortie de la douane de la Goulette se passe en moins de temps qu’il ne faut pour l’écrire, il est déjà temps de rejoindre Kairouan et l’hôtel Amina, 160 kilomètres plus au Sud.TIMIMOUN-MELLET016

Le lendemain, départ à 7 h 30, pour 360 bornes de goudron jusque Taleb Larbi où les formalités de sorties de la Tunisie s’effectuent sans problème et rapidement. En Algérie, notre guide, Abed, a déjà bien préparé le terrain pour que nous passions en un éclair. Bien heureux de cette avance, nous décidons d’avancer un peu et de bivouaquer dès que l’endroit s’y prête et non à l’auberge comme prévu. Même si la zone ne pose aucun problème de sécurité, cela ne plaira pas aux gendarmes locaux qui nous retrouveront le lendemain matin lors de notre retour sur le bitume. L’occasion pour nous de comprendre que les autorités prennent très au sérieux la sécurité des petits touristes que nous sommes et suivent réellement notre évolution. Au moins, la nuit aura été superbe, les pieds dans le sable et la tête dans les étoiles, car la journée qui suit est moins fun : 700 kilomètres de liaison pour atteindre Metlili. La route n’est pas sans intérêt, mais notre objectif s’appelle le Grand Erg Occidentale et du coup, il faut savoir choisir ses priorités. La visite de Ghardaïa se fera au retour.

TIMIMOUN-MELLET022Au cinquième jour depuis notre petit déjeuner d’accueil à l’agence avant le bateau, nous quittons définitivement le goudron pour ne plus le revoir pendant une semaine. Le voyage commence vraiment.

Trop contents de poser enfin les roues dans le sable avec des pneus trop gonflés, les premiers plantages ne tardent pas. Les caractères et l’expérience se révèlent aussi. Les débutants se poseront par manque d’entrain alors que d’autres, plus expérimentés le seront par excès de fougue. Il faut aussi décrasser les mécaniques diesel qui toute l’année ont roulés en sous-régime. Petit à petit, les chevaux se libèrent et les esprits s’affutent. La lecture du terrain devient plus facile.

TIMIMOUN-MELLET018TIMIMOUN-MELLET023Le Grand Erg occidentale    A beau faire 80 000 km2 de sable, il a toujours été traversé par les caravanes pour rejoindre les différentes oasis qui le bordent. De nombreux puits constituent un maillage permettant maintenant encore aux bêtes de s’abreuver. Notre parcours est donc ponctué de puits et de rencontres si la chance fait que les éleveurs de chameaux ou caravaniers abreuvent leurs bêtes au moment de notre passage. La recherche pétrolière est aussi très présente dans l’Erg. Des caravanes de gros camions font vibrer le sol afin d’étudier la réflexion des ondes dans les différentes couches sédimentaires et ainsi trouver les fameuses poches de pétrole ou de gaz. Étrangement ce désert n’est donc pas si désert que cela et habité des mêmes conflits entre tradition et modernité que l’Algérie elle-même.

Récompense après une bonne journée d’aventures, l’apéritif constitue pour beaucoup le ciment non seulement des nouvelles amitiés qui se créent, mais aussi d’une manière plus générale de ce genre de voyage. Bruno Guiter, notre chef de groupe met un point d’orgue à s’arrêter tous les jours au moins une heure avant le coucher du soleil, soit en avril à 16 h 30. L’heure qui suit sert à faire un point sur les mécaniques, un brin de toilette ou de lecture, préparer le dîner ou les cartes du GPS, mais le plus important reste de décompresser avant l’apéritif. Selon l’endroit du bivouac, le plaisir ultime consiste à profiter du coucher de soleil un verre à la main entourée de ses nouveaux camarades en se remémorant les plantages et aventures du jour. La vraie vie avant de profiter d’un diner au coin du feu ou la tête dans les milliers d’étoiles, car ici, il n’y a pas la lumière parasite des villes et juste le bruit du vent.

Le briefing de départ est généralement à 8 h. Bruno y donne quelques recommandations pour préciser les points importants du road-book. L’objectif du jour est de réaliser environ quatre-vingts kilomètres. Les difficultés vont grandissantes dans l’Erg. Les cordons se resserrent et les dunes atteignent maintenant deux cents mètres de haut. Dans les passages les plus difficiles, elles en feront trois cents. Même bien aidé par les photos satellites, trouver le bon itinéraire n’est pas toujours simple. Le rôle du chef de groupe consiste à faire passer tout le monde sans pour autant brider le plaisir des plus aguerris. Et plus cela devient technique, plus la différence de niveau ou de matériel est flagrante. Pourtant le soir tous sont au bivouac. Et ce tour de magie se répète chaque jour. La voiture balaie joue un rôle essentiel dans cette alchimie. Le médecin et le mécano font œuvre commune pour assurer la sécurité des participants et les désensablages difficiles. C’est souvent à l’arrière qu’il se passe le plus de choses. Entre les plantages et les petits soucis mécaniques, il y a toujours de l’activité. La sangle n’est jamais bien loin.

Au fil des jours les difficultés augmentent encore. Les dunes deviennent de plus en plus techniques et n’ont maintenant plus rien à envier à ce qu’il y a de plus difficile en Libye. Depuis l’axe nord-sud, la progressivité est totale et la difficulté maintenant maximale. Le groupe peine à se tenir unie et naturellement se sépare en deux traces distinctes. Le 120 et sa garde au sol limitée se pose régulièrement. Bruno avec son HZJ 80 lui ouvre la route tandis que Jacques Ferrouil profitant du surplus de puissance du turbo de son HDJ80 se permet d’attaquer de nombreuses dunes de front et emmène l’autre partie du groupe. Par 35 °C, il ne fait pas bon se planter. Les mécaniques rugissent à pleins gaz. Les pilotes se fabriquent en direct les meilleurs souvenirs du périple. Le soir l’apéro ne sera que meilleur, la nuit plus douce.

TIMIMOUN-MELLET024Le lendemain, au dixième jour, nous retrouvons le village de Waia et le bitume. De Metlili à Waia, les cinq cent cinquante kilomètres de traversée de l’erg auront nécessité environ cent soixante-dix litres de gasoil. Soit une moyenne d’environ trente litres au cent kilomètres pour emmener trois tonnes avec des pneus gonflés à moins d’un kilo de pression en haut des montagnes de sable. Voilà qui justifie le réservoir supplémentaire ou les bidons imposés par l’organisateur dans les préparatifs techniques d’un tel périple, car à Waia, il n’y a pas de gasoil. Ce ne sera qu’à Timimoun que nous pourrons refaire les pleins. Le vent s’est levé et réduit l’intérêt des visites touristiques de Ishker et Ksour. Nous allons donc directement à l’hôtel Gourara de Timimoun. Un lieu magique surplombant la palmeraie. Le repos est mérité.

La visite de la ville offre de belles surprises. Tous les bâtiments sont en terre rouge et rappellent les villes soudanaises. Pas de doute, nous sommes à l’autre bout du monde. La palmeraie conserve les systèmes de distribution d’eau par foggaras, ces grands tunnels qui acheminent l’eau sur des dizaines de kilomètres comme le font les qanats iraniens.

Le marché permet aussi de refaire le plein de produits frais. Notre guide Abed a rencontré une famille qui propose de nous faire un vrai couscous pour tout le groupe. L’idée est autant délicieuse qu’excellente et permet quelques échanges sympas.

Dans les jours à suivre l’erreur serait de croire que parce que désormais nous roulons toujours vers le Nord, le voyage est fini. Il y a encore des dizaines d’aventures qui nous attendent comme la réserve ornithologique de EL Goléa, la visite de la tombe du Père de Foucauld. La promenade dans le quartier de Beni Isguen à Ghardaïa nous fera prendre conscience à quel point la société algérienne peut être conservatrice. Ici, les traditions perdurent. La ville est magnifique, son marché d’exception, mais la vie semble s’être arrêté en 1347 lors de la création de cette ville sainte.

Le quatorzième jour, nous reprenons la route pour la frontière tunisienne qui passera sans problème. Encore l’occasion d’aller jouer le lendemain dans les dunes. Beaucoup des participants connaissent de beaux cordons dans les environs de l’hôtel Horizon et cherchent à prolonger le plaisir de jouer sur les dunes. D’autres préfèrent aller chercher des roses des sables.

Le retour jusque Hammamet tranche complètement, car nous arrivons dans un gros complexe touristique sans charme aucun. Cette usine à touristes nous rappellera jusqu’au bateau combien nous avons pu avoir de la chance de découvrir l’Algérie et un peu moins la Tunisie de cette manière si particulière qui est le raid. Même s’il n’est plus vraiment possible d’aller jouer vers Tamanrasset, le Grand Erg occidental est encore une zone où il est possible de faire un très beau voyage, technique et « sablonnesque » à souhait. Il n’y a plus qu’à y aller…

 

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Le lot médical Tagoulmoust Aventure

Aucune autre agence de voyages ne peut se prévaloir d’autant de sérieux dans la préparation de son lot médical. En plus d’être le patron de l’agence, Pascal Roux a conservé son activité de médecin urgentiste. Ainsi sur chaque raid, une voiture médicalisée emporte autant de matériel qu’un véhicule du SAMU. Le médecin mandaté sur chaque raid est un médecin urgentiste qui connaît et pratique régulièrement les gestes vitaux utiles en cas de gros pépins sur un raid. Un vrai gage de sécurité.

 

Tagoulmoust Aventure est une agence de tourisme agréée avec Licence.

Tagoulmoust Aventure, 125, rue Henri Bessemer, Commindus 10, Pôle d’activités, AIx les Milles, 13856 Aix-en-Provence Cedex 3. Tel : 04 42 60 75 40. www.tagoulmoust.com