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3/13 – Le départ, enfin la route …

Voici déjà trois semaines depuis mon mail annonçant le pot de départ. Celui-ci s’est bien passé. Merci à ceux qui ont pu venir et un plus grand merci à ceux qui ont apporté quelque chose. C’était vraiment cool de vous avoir tous sous la main pour une dernière bière et j’avoue avoir été surpris par la quantité de vos dons en fringues. J’ai maintenant près de 100 kilos de vêtements sur le toit qu’il me tarde de distribuer pour faire des heureux sur la route. Cette surcharge déséquilibre un peu l’auto, mais rassurez-vous les fringues chaudes iront au moins jusqu’en Mongolie alors que les T-shirts feront des heureux un peu plus tôt sur le voyage.

Après un lot de petits pépins classiques (perte d’une roue sur la nationale, casse de mon écran de téléphone et ainsi de tous vos numéros (pardon à ceux à qui je n’ai pas dit au revoir), casse du chargeur de mon ordi et ainsi de tout moyen de communiquer…), le départ a donc eu lieu de chez Foxy le mardi 13 juin avec un kilométrage de 355 700 au compteur.

Après la visite des amis et de la famille, je suis maintenant en Slovénie chez Uros et Kristina UrosKristinaqui viennent juste de rentrer d’un tour du monde en voiture (Toyota Runner) de deux ans, 51 pays et 100 000 kilomètres (voilà pour les chiffres, mais la réalité de leur aventure est bien plus sympathique). Nous nous étions rencontrés dans les contreforts de l’Himalya au début de leur voyage, il y a deux ans. Nous avons passé la journée d’hier à discuter « voyage et rencontres » et de la difficulté de partir ou de rentrer à temps…comme avec Pierre-Michel et Vanessa en Suisse qui ont eu l’incroyable gentillesse de m’offrir les pleins complets de l’auto, ces moments passés avec des gens qui ont eu à subir les préparatifs de tels voyages sont importants pour sortir de la logique préparatoire et enfin retrouver la naïveté du voyageur.

Depuis le départ, je reprends doucement mes marques pour savourer pleinement les mois à venir. Les huit semaines de retard m’ont bien usé et j’ai passé la première semaine à dormir bien plus qu’à l’accoutumer. Cette période de transition où tout se met en place, y compris dans l’auto, est importante pour la suite. C’est aussi le moment où je prends conscience de toutes les petites erreurs de conception. Je suis parti avec une auto neuve, mais qui n’a roulé que le temps d’un aller-retour dans les Vosges afin d’arpenter les pistes d’une station de ski. Chaque jour voit donc son nouveau problème. Celui qui suit aurait pu être vraiment dangereux. La vraie première journée de route entre Tours et la Suisse a été éprouvante. J’avais un mal de tête si terrible que j’ai eu des nausées et quelques visions troubles. Il m’a fallu dormir deux fois une heure pour arriver. J’en étais à me demander pourquoi mon corps réagissait si violemment à ce départ. Était-ce un avertissement inconscient sur les maltraitances et dangers à venir ou voulait-il me faire payer au moment du relâchement les tensions des derniers mois ? Ce n’est que le lendemain que j’aurai la réponse : le joint d’échappement de turbo avait cassé et que je me prenais les gaz d’échappement en direct dans l’habitacle, la prise d’air étant juste au-dessus du turbo… Décidément, on a beau essayer de penser à tout, les impondérables seront toujours présents. J’attends donc aujourd’hui le retour d’ingénieurs de chez Renault auprès de qui j’ai commandé toutes les petites choses qu’il faut revoir sur la voiture. Par chance, l’industrialisation de la nouvelle Twingo produite en Slovénie à Novo Mesto nécessite la venue de nombreux techniciens français qui logent chez les parents de mes amis slovènes… On verra ce soir s’ils ont pu trouver le nécessaire. En tout cas merci à eux.

Pour le moment, les journées sont donc assez studieuses puisqu’il me faut aussi envoyer de nombreux textes pour les partenaires et magazines auprès de qui je n’ai pas pu communiquer ces derniers temps. J’en profite tout de même pour découvrir une Slovénie très sympathique. Une fois de plus, la découverte des pays de l’Est me comble et me rend triste tant notre ignorance à l’égard de ces pays merveilleux est grande. Il y a vraiment de nombreuses choses à y faire.

Demain, je reprends la route pour la Croatie. Je dois être Téhéran au plus tard pour le 10 juillet, mais cela ne m’empêche pas de tenir le planning suivant : une journée de route et une journée tranquille. Un rythme qui me permet d’espérer pouvoir profiter un peu des nombreux endroits traversés sans avoir l’impression d’être prisonnier d’un calendrier de visas ou de rendez-vous.

Bon courage à tous,

Marc

Paris-Magadan