Hors-piste en Mongolie, les défauts de nos qualités
Pour tous ceux qu’un tel voyage fait rêver, il faut avouer deux choses. Déjà, que nos vies d’itinérants comportent aussi des aspects peu trépidants. Des problèmes mécaniques en passant par des imbroglios administratifs, nous n’allons pas mentir, ce n’est pas du rêve tous les jours. Ensuite, que voyager n’a rien à voir avec la chance. Cela impose des choix douloureux, beaucoup de travail de patience, de ténacité et sans doute un petit grain de folie. Bien sûr, tous ces efforts et ces sacrifices valent largement le coup.
À Almaty, au Kazakhstan, nous préparons la suite du voyage et les demandes de visas pour la Russie et la Mongolie. Foire d’empoigne autour de l’ambassade de Russie où il faut patienter des heures. Arriver enfin au guichet pour se faire crier dessus : « Il vous manque tel papier, ce n’est pas le bon jour pour faire cette demande, revenez la semaine prochaine, comment ça vous n’êtes pas bilingue russe ? ». Patience et ténacité vous dis-je !
Nous avons désormais le droit traverser un bout de l’Altaï russe avant notre entrée en Mongolie. De quoi avoir le temps de faire quelques rencontres étonnantes mais ô combien sympathiques. Au bord d’un lac envahit de moustiques, une blonde peroxydée en maillot de bain étend sa serviette dans la boue pour se faire bronzer. Pendant ce temps, son mari s’amuse à dégommer les cannettes de bière à grand coups de pistolet à plomb. Nous enchaînons une soirée avec eux, chachliks copieusement arrosée de vodka. Une des femmes m’affirme : « Nos hommes sont les plus forts, nos femmes sont les plus belles ». Je dirais surtout pour le moment que leurs moustiques sont les plus voraces. Enfin il est vrai que dans un sens, la Russie et ses habitants tiennent toute leur promesse pour nos futurs longs séjours ici.
Et puis un jour, la Mongolie, est en vue. Tout de suite, des yourtes partout, des animaux, des paysages immenses et magnifiques. Le fantasme occidental de ce pays dans toute sa splendeur. (rencontre avec la Mongolie moderne). Des beaux nomades dans leurs dell traditionnelles sur leurs chevaux. Bien sûr tout ceci existe et n’est pas que du folklore pour touristes en quête d’authenticité. Et pourtant, nos éleveurs possèdent désormais pour beaucoup des motos chinoises. Autour des yourtes, des panneaux solaires et des paraboles figurent à côté des bêtes. Une règle demeure : l’hospitalité ! Impossible de refuser la nourriture que l’on vous tend de bon cœur. Bon, les tripes de moutons, les pieds de bœuf en soupe, le gras de mouton froid, passe encore. Après tout, nous sommes des aventuriers. Par contre l’alimentation à base de lait quand on est allergique aux produits laitiers, c’est un vrai challenge. Un éleveur vous tend avec un grand sourire un gros bout de fromage avec une tasse de lait chaude, que faire ? Et bien dire : « Merciiiii (bayarla)! » en prendre un peu, masquer son haut le cœur, le poser discrètement. Ensuite, penser à toute allure à où se cacher dans la steppe dans l’éventualité d’être malade dans les deux minutes à venir.
Un petit conseil qui peut éviter bien des soucis. Usez beaucoup du GPS, c’est-à-dire du Ger Position System. Fiez-vous aux nomades concernant les pistes à suivre. S’ils vous affirment qu’il n’y a pas de route, c’est qu’il n’y a pas de route. Et c’est là que je rejoins mon début de propos. Être tenace, c’est bien ; être têtu, c’est mal ! Malheureusement, nous avons souvent les défauts de nos qualités. Ainsi, nous tentons de suivre à tout prix une piste, même si les mongols nous disent tous « Barqo ! barqo ! (il n’y a pas ! il n’y a pas !)». Pardi ! Pensez-vous que cela va freiner les têtes de mules que nous sommes ? Non ! Et c’est même pire que ça ! Très vite en effet, il n’y a plus de pistes, mais nous insistons quand même.
C’est parti pour une navigation au cap dans les montagnes. Les zones de rochers deviennent de plus en plus impressionnantes et toujours pas de pistes. Nous sommes au milieu de rien, pas de réseau téléphonique, la voiture est dans ses limites techniques ultimes. Et si on la casse ici comment fait-on ? « On continue ? Bien sûr qu’on continue !». Nous trouvons une pseudo piste très étroite, des arbres font leurs apparitions au milieu des rochers. « On coupe les arbres et on continue ? Bien sûr qu’on continue ! ». Les dévers sont de plus en plus costauds, la voiture dérape et tangue dangereusement. Je sors de la voiture pour guider Marc. Nous commençons à devenir un peu pâles et le soleil tombe. Nous bivouaquons sur un endroit dégagé avant de repartir très tôt le lendemain, à fond. Une grosse descente de gros cailloux mène à une rivière. « On continue ? Bien sûr qu’on continue ! ». Il nous faut construire une route de galets pour franchir certains rochers. Le guidage se fait au millimètre pour passer. L’adrénaline nous dope depuis la veille. Les difficultés s’enchaînent et bien sûr nous continuons droit devant. Et puis d’un coup « barqo ! » ça ne passe plus, il faut se résoudre à faire demi-tour. Faire demi-tour ! C’est-à-dire renoncer ? Pas évident pour nous. Une discussion philosophique s’ensuit sur : comment trouver la juste mesure entre la ténacité et la stupidité, ou comment s’autoriser à rebrousser chemin plutôt que de risquer gros. La voie de la raison finit par nous parler, elle a mis du temps il est vrai. C’est une logique qui nous fait néanmoins repasser, et en montée cette fois, par des zones improbables. Merci le treuil !
Nous aurons suivi un bien beau chemin de randonnée dans les montagnes, mais en 4×4. Cela incite à quelques réflexions. S’il est important de savoir avec qui l’on part en voyage, et de savoir si les envies et les limites sont les mêmes, il est tout aussi primordial de connaître ses défauts. Il n’y a plus de doutes en ce qui nous concerne, nous sommes aussi têtus l’un que l’autre. De quoi mener notre voyage à bien certes, mais aussi de quoi se retrouver dans des situations compliquées. La ténacité, pour le meilleur mais aussi pour le pire !
Rencontres
Le faux-texte (également appelé lorem ipsum, lipsum) est, en imprimerie, un texte sans valeur sémantique, permettant de remplir des pages lors d’une mise en forme afin d’en calibrer le contenu en l’absence du texte définitif.
Généralement, on utilise un texte en faux latin (le texte ne veut rien dire, il a été modifié), le Lorem ipsum ou Lipsum, qui permet donc de faire office de texte d’attente. L’avantage de le mettre en latin est que l’opérateur sait au premier coup d’œil que la page contenant ces lignes n’est pas valide, et surtout l’attention du client n’est pas dérangée par le contenu, il demeure concentré seulement sur l’aspect graphique.
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