La beauté des femmes ouzbèkes
L’Ouzbékistan est le pays de rencontre par excellence ! Les gens vous interpellent avec beaucoup de gentillesse et de curiosité. L’hospitalité y est incroyable. A chaque instant les ouzbèks viennent vous parler, se prennent en photo avec vous. Il est presque difficile d’avoir deux secondes à soi tant les sollicitations sont incessantes.
Impossible ici de parler de toutes les personnes que nous avons croisées et appréciées. Des gens avec qui nous avons partagé le repas, le thé, la vie et de bons fous rires. Essayer donc de comprendre un ouzbèk qui vous parle en russe tout en chiquant du tabac !
Je préfère parler ici des jeunes femmes de Boukhara, marchandes de souvenirs à la vie si paradoxale. En contact permanent avec les touristes du monde entier et avec des cultures différentes des leurs, elles sont d’une débrouillardise incroyable. Elles parlent toutes les langues et reconnaissent en un clin d’œil l’origine du client potentiel. Elles les harcèlent dans leur langue avec un sens commercial dont beaucoup pourrait prendre des leçons. Je regarde faire avec amusement ce qui semble pour elles être un jeu.
L’envers du décor n’est pourtant pas si rose. Ces jeunes femmes qui paraissent si à l’aise, si libres et qui s’expriment volontiers sur leurs vies connaissent des destins bien difficiles. Mariage arrangés par leur famille, elles deviennent femmes et mères très jeunes. Désormais sous la coupe de leurs maris, elles n’ont pas le droit de se déplacer librement et doivent regagner bien vite le foyer après le travail. Nous voyons la vidéo de la cérémonie de mariage de l’une d’entre elle. Quelle raideur et quelle tristesse sur le visage de cette jeune mariée ! Un peu plus tard, elle me confie avoir pleuré toutes les larmes de son corps durant les semaines qui ont suivi son mariage. Quelle tristesse pour ces femmes que ce carcan de traditions ! Le rêve de certaines de ces plus jeunes filles est de pouvoir choisir un jour leur mari. Altinoy, je te souhaite tellement de pouvoir épouser l’homme que tu aimes ! J’ai tellement peur de revenir d’ici quelques années et de te voir mariée avec quelqu’un que tes parents auraient choisi à ta place. Quant à toi Vazira tu es encore bien jeune pour avoir ce genre de préoccupation. Tu n’as que quatorze ans et tu apprends le français depuis six mois seulement. Pourtant tu le parles déjà très bien. Ton rêve à toi, c’est de devenir guide à Boukhara. Nous t’avons laissé un exemplaire du livre « Le monde pour passager » pour que tu puisses apprendre encore plus vite. Tes yeux se sont allumés et ton sourire montrait une telle joie. Tu m’as donné rendez-vous dans quelques années pour me montrer les progrès que tu aurais fait.
Merci à toutes ces femmes ouzbèks qui nous ont ouverts leurs portes et leurs cœurs. Belles, douces et courageuses, avec leurs sourires éblouissants, je leur dédie ces quelques lignes pour un futur que je leur souhaite heureux et libre.