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Il était une fois…une famille franco-japonaise et des haricots empoisonnés

JaponIl est toujours difficile de faire un choix au moment de mettre en avant une personne dans notre rubrique « rencontres ». D’autant plus qu’elles furent nombreuses, ces rencontres, à nous avoir marquées au Japon. Qu’il s’agisse de fans de Land Cruiser ou de simples curieux, leur accueil et leur gentillesse à éclairer notre parcours ici.

Notre préférence se porte donc cette fois sur une famille franco-japonaise. Fabrice et Natsuko, et bien sûr leurs enfants, Taro Daniel (deux ans) et Lou Chan (un an). Pourquoi le choix de cette famille? Avant tout bien sûr, pour les bons moments passés avec eux. Même s’il faut bien savoir que Fabrice a tenté de nous empoisonner. La scène se passe dans leur appartement à Tokyo. « Avez-vous déjà goûté le Nato ? Il faut absolument que vous essayiez çà !» : nous dit-il. Pensant que c’est une « délicatesse » japonaise, nous avalons ce qui ressemble à des haricots blancs collés par une substance transparente formant de longs fils. À peine introduit dans la bouche, que tous les voyants de notre corps se mettent au rouge. Mon dieu ! Je suis en train de manger un tube de glue ! Ça n’en a donc pas que l’aspect, mais aussi le goût ! C’est normal ou c’est avarié ?

 

Japon_28Entre l’écœurement et la crainte de l’intoxication alimentaire, nous regardons Fabrice d’un air interrogatif. « Ce n’est pas bon hein ? » nous dit-il très sérieusement, puis se tournant vers Natsuko : «  Tu vois bien que c’est normal pour un étranger de ne pas aimer çà. ». A nos dépends, nous venons clairement de lui servir d’argument dans une divergence culturelle. Fabrice, tu nous revaudras ça un jour.

Mais toute rancune mise à part, quoi de plus intéressant pour nous que de pouvoir échanger avec eux pour apprendre sur les différences entre nos deux cultures. A commencer par le goût pour les haricots pourris. Quoi de plus drôle également que de faire connaissance avec leurs deux petits bouts qui nous parlent aussi bien en français qu’en japonais. Pendant que Taro se passionne pour les trains, sa petite sœur voue un engouement extraordinaire pour…la nourriture ! Dès qu’elle nous aperçoit, elle sort ses quelques quenottes en un grand sourire avant de montrer très vite l’objet de son désir, la cuisine. « Mama » est le mot magique pour : « Je veux manger », et il revient telle une idée fixe dans ses préoccupations.

Et puis un jour, il faut bien finir par partir. C’est là que se déroule une scène tragique et pourtant ô combien courante pour tous les voyageurs. Le moment des adieux. Instant horrible, où nous avons l’impression à chaque fois qu’un bout de notre cœur s’arrache. Nous les reverrons en France, c’est sûr, mais ce ne sera pas demain. Et puis, les enfants auront grandi, sans doute même nous auront-ils oubliés ? Nous les voyons rapetisser dans le rétroviseur, la gorge serrée. Arigato gozaimasu les amis ! À bientôt !